Prunoy sur la route de Joigny et son église

Une petite promenade à Prunoy sur la route de Joigny à la Belle Époque. Ne cherchez pas l’église à Prunoy elle a malheureusement disparu de la place Saint-Laurent.

En 1925, par décret présidentiel rendu sur les délibérations du Conseil municipal et les arrêtés du maire, l’église de Prunoy sera désaffectée. Le 5 février 1929, la mairie annonce sur le journal « la journée industrielle » que le 24 février à 14 h 30 commencera la démolition de l’église avec un enlèvement des matériaux dans un délai maximum de 2 ans, en 1931 cette église n’existera plus.

Comme quoi tout ce qui est voté en mairie n’est pas toujours du meilleur goût pour nos petites communes.

Regardez attentivement ce que vous ne verrez plus jamais sur cette place Saint-Laurent, l’entrée de l’église comme on pouvait encore la voir, il n’y a pas si longtemps que ça à Prunoy.

À bientôt pour d’autres balades et petites histoires dans nos belles villes de Charny Orée de Puisaye

Pascal 

 

 

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Villefranche Saint-Phal – Le Docteur Beullard et le dipsacus sylvestris

Le saviez-vous ?

Si je vous dis … « Je suis un docteur de Villefranche Saint-Phal”

Le premier nom qui vous vient certainement à l’esprit est le docteur Péchard.

Mais bien avant lui à Villefranche Saint-Phal il y a eu un médecin qui a fait de nombreuses découvertes et une particulièrement qui a sauvé la vie de nombreux de ses patients et de beaucoup d’autres en France. À la fin du 19e siècle, il était encore fréquent de mourir de la gangrène ou d’être rapidement amputé pour être sauvé.

Le docteur Beullard fut appelé par Monsieur Lebeau, habitant (du Bois-Rond) commune de Saint-Martin-sur-Ouanne pour donner des soins à son fils âgé de 17 ans, qui avait la moitié de la jambe gangrenée.

L’amputation avait été proposée comme unique chance de salut par un médecin qui le soignait depuis plusieurs jours avec le traitement de l’époque à base de quinquina, de camphre et des anti-gangréneux ordinaires. Le docteur Beullard de Villefranche Saint-Phal imagina de se servir du Dipsacus sylvestris, également appelé Cardère commun, chardon à foulon, ou encore cardère des champs, dont il étudiait les propriétés aseptisantes.

Les feuilles vertes de la plante furent hachées très finement et appliquées sur la plaie. Après quelques jours, la teinte noire de la plaie du jeune homme (signe de la gangrène) disparaît pour devenir rose comme une blessure ordinaire.

Cette pratique, maintes fois renouvelée pendant des années sur de nombreux patients, avait quasiment toujours de très bons résultats. Le docteur Beullard, venait d’arracher cette plante méconnue à sa vie campagnarde pour la présenter aux scientifiques de l’Académie des sciences.

Devant les scientifiques, le docteur Beullard expliqua que cette plante que l’on trouve abondamment dans l’Yonne et aussi d’autres régions de France avait des effets bénéfiques bien supérieurs à ceux que l’on obtient en pareil cas avec l’emploi du camphre, du quinquina et autres antiseptiques plus ou moins utilisés pour soigner les plaies gangréneuses. Le docteur Beullard expliqua aussi en détail le mode d’application de cette plante (attention âmes sensibles).

À l’aide du bistouri ou des ciseaux courbes, j’enlève le plus possible de tissus mortifères, mais en évitant d’arriver jusqu’au vif ; je préviens ainsi la douleur et l’hémorragie ; je lotionne la plaie avec de l’eau chlorurée au dixième, puis je la remplis de feuilles vertes de cardère hachées très finement, de manière que tous les points soient bien en contact avec la plante, je recouvre d’une compresse, et le tout est maintenu à l’aide de quelques tours de bande. Je renouvelle ce pansement toutes les vingt-quatre heures.

Les médecins et chirurgiens militaires seront particulièrement concernés par cette découverte pour les plaies occasionnées par les armes à feu.

Je ne sais pas si ce traitement fut utilisé longtemps, mais ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui la cardère est une plante médicinale reconnue pour être utilisée notamment pour les problèmes d’eczéma, d’impétigo, de psoriasis et de nombreux autres troubles cutanés.

À bientôt pour d’autres balades et petites histoires dans nos belles villes de Charny Orée de Puisaye

Pascal 

 

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Courtenay – Café du Cygne Place Armand Chesneau – Chez Chevenot

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Bonjour à tous.

Les cartes postales tirées sur papier photographique (bromure) comme c’est le cas de cette carte du café Chevenot, sont plus rares et se distinguent des cartes postales sur support papier réalisées par l’intermédiaire d’un procédé mécanique d’impression.

Généralement un commerçant qui désirait voir son nom sur une carte postale et son nom en tant qu’éditeur devait passer commande au minimum de 500 à 1000 cartes postales à un imprimeur. Cette grosse commande était intéressante pour les magasins vendant un très grand nombre de cartes postales.

Pour les autres petits commerces, il était plus facile et surtout moins onéreux de demander à un photographe de la région de prendre un beau cliché de sa famille devant la boutique et de faire développer, toujours par le photographe cette photo à 5 ou 10 exemplaires avec au dos les inscriptions carte postale, correspondance et adresse.

Ensuite, ces cartes postales photos pour la plupart étaient le plus souvent envoyées à la famille ou aux amis proches ou gardées dans un tiroir. Pour toutes ces raisons, ces cartes sont assez rares et bien souvent difficiles à localiser par manque de légende.

À la Belle Époque, la carte postale est comme j’aime à le répéter le SMS d’aujourd’hui. Ce sont des dizaines de millions de cartes postales qui voyageront en France et à l’étranger pendant cette période.

Une petite mise en garde quand même avant l’achat de ces cartes photos dites localisées ; l’oblitération d’un timbre, une correspondance avec le nom d’une ville ou d’une rue, un nom propre rajouté au verso, ne sont pas toujours des preuves irréfutables de localisations.

La vraie localisation à 100 % d’une carte photo est la preuve par l’image et en voici la démonstration. Un bottin des années 1900 de Courtenay et le nom de Chevenot est visible, mais un café Chevenot existe aussi à Paris, à Lyon et dans d’autres villes de France. Reste à trouver maintenant les petits détails qui pourront nous certifier que ce café était bien situé à Courtenay ou ailleurs.

Bien sûr la connaissance de sa ville est une priorité, mais en plus de 100 ans tout ou presque a bien changé. Reste la comparaison avec d’autres cartes postales de Courtenay de cette époque pour trouver les petits détails qui vont nous faire avancer dans cette enquête.

Après quelques heures à manipuler et scruter les cartes… bingo! sur une carte de 1900 de la place du marché, le porche ressemble à celui de notre photo. Et voilà, ne reste plus qu’à faire un petit montage photo comme preuve et une colorisation de la photo du café, juste pour le plaisir des yeux.

Maintenant que la preuve est faite, nous pouvons aller voyager à la Belle Époque place du marché, aujourd’hui Place Armand Chesneau à Courtenay et plus précisément à l’entrée du passage du Cygne.

Pascal 

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Perreux

 

Perreux vieille maison – cliquez sur l’image pour agrandir

Continuons notre balade dans le temps et allons voir ce qui se passait à la belle époque à Perreux .

À cette époque, les Perreusiens et Perreusiennes sont au nombre de 575 administrés par le Maire M. Pierron (A). Citons quelques noms de cette époque qui ont fait vivre cette commune et commençons pas M. Garceau et M. Lemaire les agriculteurs. Pour acheter un cheval, c’était M. Durand le spécialiste des équidés. M. Beaujard, M. Bernier et M. Saget tenaient les magasins de nouveautés, endroit où l’on pouvait trouver quasiment tout ce que l’on pouvait acheter à cette époque.

Le 16 de chaque mois, c’est jour de foire à Perreux. Difficile d’imaginer aujourd’hui l’importance de ce jour de Foire pour les Français, car en dehors de son côté économique, les foires étaient un moyen de sortir de sa solitude et de prendre un peu de bon temps après un mois de travail très souvent pénible à la ferme ou à l’usine. 

Aujourd’hui, les jours de foires me donnent très souvent l’impression d’une mise en scène bien organisée de fêtes d’une autre époque. Mais revenons à cette période où pour se rendre à la foire, on partait de bon matin à pied parcourant plusieurs kilomètres par tous les temps ou pour les autres, en attelant à sa carriole un âne ou un cheval.

Arrivés à la foire, on était heureux de rencontrer des voisins et des gens des villes des alentours pour faire de bons achats bien sûr, discuter de choses sérieuses, mais aussi pour se raconter des petits ragots et des petites histoires.

Et en ce mois de mars 1913, on discute surtout du courage de Monsieur Maurice Moutereau le sabotier de Perreux. M. Victor Brunot, habitant le hameau des Galichets à Saint-Denis-sur-Ouanne, partait avec sa voiture de Perreux.

Son plus jeune fils, âgé de 7 ans, était dans le véhicule. M. Brunot marchait tranquillement auprès de l’attelage, lorsque brusquement son cheval s’emballe. Le père, ne pouvant rattraper le cheval, poussait des cris déchirants.

Alerté par les cris, Maurice Moutereau voyant le danger que courait le jeune Brunot et n’écoutant que son courage, se jeta résolument à la tête du cheval. M. Moutereau put saisir d’abord un limon, ensuite la bride, et après un parcours de trente mètres réussit à arrêter l’animal.

On peut s’imaginer la joie de M. Brunot de voir son cheval arrêté et surtout son enfant sans aucun mal. Aussi, c’est en serrant avec effusion la main de M. Moutereau qu’il le remercie bien sincèrement. De tels actes de sang-froid et de courage méritaient à cette époque d’être connus du public par le biais des journaux de l’époque comme le « Bourguignon » ou le « Petit Troyens « .

Le courageux sabotier M. Moutereau reçut de nombreux remerciements et l’estime générale des habitants de Saint-Denis et de Perreux.

Son courage a donné l’occasion de boire un petit verre à la foire de Perreux (mais à cette époque, même sans histoires, le vin était très souvent de la fête pour toutes les occasions..)

À bientôt pour d’autres balades dans nos belles villes de Charny Orée de Puisaye

Pascal 

  

 

 

 

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GASTON CHANDIVERT – Artiste, Poète, Compositeur, Chansonnier, Marbrier et Sculpteur.

Bonjour à tous

Qui suis-je ?… Je suis né à Courtenay au 19ème siècle, j’étais connu pour mon talent de chansonnier compositeur et de poète. Vous avez trouvé ?

Et non, je ne suis pas Aristide Bruant.

Je suis Gaston Chandivert né à Courtenay en 1876, artiste, poète, compositeur, chansonnier, marbrier et sculpteur.

Je me suis marié en 1904 avec Clotilde Germaine Moreau à Meung sur Loire dans le Loiret. Je vais passer le plus long de ma vie dans le Loir-et-Cher et plus exactement à Saint-Léonard-en-Beauce.

Même si mon talent est reconnu en tant que chansonnier compositeur, je serai obligé de reprendre le métier de mon père marbrier pour subvenir aux besoins de ma famille. Eh oui, j’ai eu 10 enfants, malheureusement mes deux plus jeunes fils décéderont en 1920 d’une broncho-pneumonie.

Malgré ce malheur, j’ai toujours eu une foi chrétienne sans faille et j’ai cherché mon inspiration dans le calme de la beauté de la nature, dans l’amour et la grandeur du foyer familial. De nombreuses de mes chansons racontent justement cet amour, mais j’ai aussi écrit des chansons plus populaires comme ” le bonnet de ma promise”. De nombreux journalistes et critiques ont comparé mes œuvres au grand poète et chansonnier Pierre Dupont.

Bien sûr, ce n’est pas avec les 1 franc 75 que je touchais sur la vente des fiches de mes chansons et des rares représentations que je pouvais subvenir aux besoins de ma grande famille. J’ai donc repris le métier de mon père qui était marbrier, j’ai exécuté et sculpté de nombreuses pierres tombales et de nombreux monuments aux morts.

J’ai gravé sur le marbre des phrases célèbres comme sur le mausolée des poilus de la grande guerre de la ville de Mer “ Qui que tu sois, passant, salue les héros tombés pour ta liberté”.

Et voilà et comme tout a une fin, pour moi cela sera le 3 novembre 1967 à l’âge de 91 ans. Je serai inhumé à Saint-Léonard en Beauce en Loir-et-Cher. Ma vie aura été bien remplie, j’ai été poète, chansonnier, marbrier, père de 10 enfants et enfant de Courtenay.

Juste pour finir mon histoire un petit couplet d’une de mes chansons : Blé qui lèves.

Suis allé voir mon champ
Qui s’étire au soleil couchant.
Tout l’hiver endormi,
Mon champ s’éveille rajeuni…
Salut, mon champ,
Salut, mon pain.
Blé qui lèves,
Cherche au cœur des sillons
L’or béni des moissons.
Grandis, grandis sans trêves.
Blé qui lèves. Espoir de si beaux rêves !

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