Les Fiacres en 1900 sur le Boulevard des Italiens

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96  –  Paris – Le Boulevard des italiens

éditeur C.M

dos séparé – non circulé

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Restons aujourd’hui sur le boulevard des italiens pour parler des fiacres dans les années 1900.

Pas moins de 11 150 voitures (fiacres) à 3 places, puisqu’elles étaient munies d’un strapontin) et 330 à 4 places (avec galerie pour les bagages) étaient mises journellement au service du public de Paris.

Tout ces fiacres  circulaient dans la rue, à la recherche du Client ou stationnaient prés des gares et à des endroits désignés par la préfecture de police, souvent sous le contrôle de gardiens de la paix, qui avaient leur bureau dans un kiosque, et à qui on pouvait s’adresser en cas de réclamation
ils étaient en outre chargés d’enregistrer sur un carnet l’heure d’arrivée ou de départ de chaque voiture de la station

Il y avait aussi la maraude qui était la quête des clients, en principe elle était interdite, mais elle pouvait exceptionnellement et momentanément être tolérée partout où les nécessités de la circulation le permettait.

Il y avait aussi des fiacres ou ‘voitures’ beaucoup plus confortables ,mieux attelées et qui ne comportaient pas de numéro, ces voitures avaient l’aspect de voitures de maître et stationnaient le plus souvent devant les Cercles et les grand hôtels Parisiens.

On comptait en 1900 à Paris environ 825 loueurs de voitures occupant un personnel de 7000 cochers et 3000 palefreniers, la banlieue fournissait aussi 598 loueurs ce qui faisait un total de 1423 loueurs de voitures pour la capitale et sa banlieue.

Petit détail amusant, les voitures de places de la Compagnie Générale avaient des lanternes de couleurs différentes suivant les quartiers où elles étaient remisées; Blanches pour les Loueurs particuliers; Rouges  pour le quartier des Batignolles;  Vertes pour Grenelle ; Bleues pour la Bastille et Jaunes pour La Chapelle. A la sortie des théâtres il était recommandé de choisir de préférence la couleur de son quartier de destination.
Pour vous donner une idée du prix de la course dans un fiacres à deux places, il fallait compter 1,50Fr la course et 2,00fr de l’heure , la nuit le tarif passait à 2,25 la course et 2,50 de l’heure …. il était de bon ton de donner un pourboire de 0,25 fr pour une course simple et 0,50 pour l’heure.  

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Paris – Boulevard des Italiens – ligne des Omnibus AC – AK

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103 – Paris – Le Boulevard des Italiens

éditeur C.M

Dos séparé – circulé sous enveloppe

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Les Omnibus se croisent sur le boulevard des Italiens , d’un coté le bus de la ligne AC Gare du Nord et de l’autre coté le bus de la ligne AK Gare saint Lazare.

 En 1909 le premier départ des Omnibus de la ligne AC est à 6h30 et le dernier à 0h15, les départs des bus étaient toutes les 6 minutes (environ) pour une durée de trajet de 35 minutes.

L’itinéraire des Omnibus de la ligne AC était le suivant :Boulevard Denain – Rue de la-Fayette – Rue Drouot – Boulevard des Italiens – Boulevard des Capucines – Boulevard de la Madeleine – place de la Madeleine – Rue Royale – Place de la Concorde – Avenue des Champs Élysées – Avenue Montaigne et Place de l’Alma.

Pour la ligne AK, le premier Omnibus partait à 7h 05 et le dernier à 0h25, les départs des bus étaient toutes les 6 minutes (environ) pour une durée de trajet de 43 minutes.

L’itinéraire des Omnibus de la ligne AK était le suivant : Gare Saint Lazare – Place de Rome – Rue saint Lazare – Rue du Havre – Rue Auber – Place de l’Opéra – Boulevard des Capucines – Boulevard des Italiens – Boulevard Montmartre – Boulevard Poissonnière – Boulevard bonne Nouvelle – Porte saint Denis – Boulevard Saint Denis – Boulevard Saint Martin – Porte Saint Martin – Place de la République – Boulevard Voltaire – Boulevard Richard Lenoir – Place de la Bastille – Rue de Lyon et Gare de Lyon.

Sur d’autres articles et avec des nouvelles cartes postales je vous donnerai plus de détails sur les itinéraires des omnibus ainsi que des règlements et obligations de cette époque … qui nous font sourire maintenant quand on voit ce qui se passe dans les bus de Paris et de sa banlieue.

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Inondations – Paris Janvier 1910 – Avenue Ledru-Rollin

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Inondations – Paris Janvier 1910  –  402 Avenue Ledru-Rollin

éditeur C.M

Dos séparé – non circulé

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Il fallait avoir de l’équilibre dans ces moments difficiles de l’inondation de Janvier 1910. 

Ce cliché a été pris à la hauteur du numéro 56 de l’avenue Ledru-Rollin, à gauche sur la carte le magasin  Le Roy spécialiste de Sièges en cuirs repoussés.

Sur de nombreuses cartes de cette époque de l’inondation de janvier 1910, on peut voir comme sur cette carte postale des planches sur des trépieds de bois afin de faciliter le passage d’une rue à l’autre, ces passerelles de fortune ou pontons pour les plus sophistiqués étaient l’œuvre le plus souvent de Pontonniers.

Le Gaulois du 3 février 1910 par un article ‘Tout-Paris, rend hommage à ces Pontonniers, en voici le texte.

NOS PONTONNIERS
Les pouvoirs publics ont déjà rendu un éclatant Hommage au dévouement, à l’héroïsme simple dont nos petits troupiers ont fait preuve au cours des jours sinistres que nous venons de traverser;

Paris et sa banlieue leur conserveront une éternelle reconnaissance pour le secours qu’ils ont apporté sans compter aux sinistrés, pour les vies innombrables qu’ils ont préservées, pour les catastrophes plus épouvantables encore qu’ils ont conjurées. Partout, sur les joints les plus menacés de la grande ville et des environs, on les a vus à l’œuvre jour et nuit, alertes, infatigables, conservant malgré tout leur bonne humeur native, cette qualité nationale de notre armée qui l’a si heureusement soutenue en tant de circonstances difficiles.

Parmi les troupes qui ont pris part a la lutte, contre la terrible inondation, nous devons mettre au premier rang les pontonniers dont le dévouement a été au-dessus de tout éloge
A Alfortville, à Gennevilliers, dans les quartiers les plus atteints de Paris, ils ont fait merveille. Un habitant d’une des communes les plus éprouvées de la banlieue nous racontait hier avec quelle activité, quelle prestesse ils rétablissaient les communications, ils jetaient en une heure à peine des ponts de fortune que n’eût pas désavoués le plus habile des ingénieurs.

Nos pontonniers n’en sont pas, on le sait, a leur coup d’essai. Il a un siècle a peine qu’ils existent en tant que corps spécial.et pourtant nul corps de troupe ne peut présenter un historique plus glorieux, plus abondant en actions d’éclat !  il nous faudrait un gros volume pour en refaire même succinctement, les annales. On a vu des pontonniers pendant les grandes guerres de la Révolution et de l’Empire, aux fameux.passages du Rhin, du Danube, de la Vistule, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Russie. C’est pendant cette dernière campagne qu’ils nous donnèrent les preuves  les plus éclatantes de leur indomptable courage et de leur savoir faire, comme l’atteste le nom glorieux de la Bérézina inscrit en lettres d’or sur leur drapeau  

 

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Paris Montmartre – Le Moulin de la Galette en 1900

18arrt-le Moulin de la Galette-Montmartre – Cliquez sur la carte pour l’agrandir et en voir tous les détails

233. Paris Montmartre

Le Moulin de la Galette  – Vue Générale 

éditeur C.M

Dos séparé – circulé à découvert en 1909

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Le XIXe siècle voit le déclin des moulins à vent, sous l’effet de la concurrence des minoteries, entreprises de plus grandes dimensions, dans lesquelles les meules étaient mues par des machines à vapeur.
Les moulins de Montmartre disparaissent les uns après les autres. En 1854, il n’en reste que deux : le Blutefin et le Radet, appartenant tous deux à la famille Debray.
Mais ces deux-là vont bientôt cesser de moudre des grains. Les Debray ont senti le vent, si l’on peut dire, et misé très tôt sur le développement du cabaret. Dès le début du XIXe siècle, une grande pancarte a été installée devant le Blutefin, rue Girardon (à l’endroit où se trouve
actuellement le Ciné-13-Théâtre) : Moulin de la Galette, reprenant un surnom en usage depuis quelque temps. Mais cette expression n’est en fait rien d’autre qu’une enseigne pour un établissement où l’on peut boire et manger.
En 1834, les Debray déplacent le moulin Radet pour l’amener à son emplacement actuel, au-dessus de la rue Lepic, et ainsi le rapprocher du Blutefin, afin de rassembler leurs propriétés.
Si l’on en croit des gravures de l’époque, on le déplace d’un seul bloc en le faisant rouler sur des madriers.

Un peu avant 1870, entre les deux  moulins, une grande salle de bal couverte est bâtie : c’est le Bal du Moulin de la Galette. Il attire la foule. Il y a deux entrées, l’une rue Lepic, côté Radet, l’autre rue Girardon, côté Blutefin.
Un tableau de Renoir, de 1876 (actuellement au Musée d’Orsay), a immortalisé ce bal sous des couleurs riantes : c’est l’été, on distingue au fond la grande baraque couverte ; dans les jardins, des jeunes femmes en jolies robes dansent, sous les globes des lampadaires à gaz, avec des jeunes gens en canotier, employés, artistes…
D’autres personnes ont donné du bal du Moulin de la Galette une image plus noire. Il aurait été un repaire de mauvais garçons, de souteneurs venus y recruter leurs proies, et de filles naïves prêtes à sombrer dans la débauche. Le chansonnier montmartrois Xanrof y fait écho dans A la Galette (publié dans son recueil Chansons sans géne en 1892):
«C’est le refug’de la candeur. /Plutôt qu ‘d’aller au Sacré-Coeur, /mamans, conduisez vos fillettes / à la Galette. (…) Y a des r’présentants d’plus d’un art, /et l’on recueill’ pour la plupart /les habitués d’laP’tite Roquette /à la Galette»
(Allusion à la prison de la Petite Roquette.) Mais tel était le lot de tous les bals populaires : les gens de la bonne société les considéraient avec mépris. On a dépeint sous les mêmes couleurs sombres l’Elysée-Montmartre, la Reine-Blanche (qui précéda le Moulin-Rouge sur la place Blanche), la Boule-Noire sur le boulevard de Rochechouart, les guinguettes des bords de Marne ou de Robinson…

Pour faire la publicité de leur bal, les héritiers Debray lui fabriquent un passé romanesque. Ils affirment que leur « Moulin de la Galette » est né en 1292, qu’Etienne Marcel et Henri IV y sont passés… Tout cela est faux. Mais l’invention la plus rocambolesque se situe en 1814.
Cette année-là, Napoléon ler, après avoir conquis toute l’Europe, était défait : les troupes prussiennes, autrichiennes et russes avaient envahi la France et assiégèrent Paris. Selon les Debray, des batteries de canon auraient, en ces jours de 1814, été installées au Moulin dè la Galette, dirigées contre les troupes russes qui occupaient la plaine de Saint-Denis. Et l’état-major français, dirigé par Joseph, frère de Napoléon, se serait réuni au premier étage du moulin,observant de là les mouvements de l’ennemi.
Il suffit de considérer les dimensions et la position du Blutefin (et du Radet) pour voir à quel point c’est invraisemblable. En réalité, Joseph Bonaparte et son état-major s’étaient réunis dans un bâtiment bien plus vaste, au Château Rouge, rue de Clignancourt, et si des canons avaient été postés devant un moulin, c’était au moulin de la Lancette, plus à l’Est, mieux situé pour cela.
Plus fort : la légende raconte que, lorsque les Russes parvinrent au sommet de la Butte, ils se trouvèrent face aux quatre frères Debray qui résistèrent héroïquement et furent massacrés. Que les Cosaques coupèrent en quatre le corps de Pierre-Charles, l’aîné, propriétaire du moulin, et accrochèrent les morceaux aux ailes du moulin. Que plus tard, à la nuit, sa veuve décrocha ces restes sanglants et les enterra pieusement dans le cimetière de l’église Saint-Pierre.
… et une vérité plus prosaïque
Ce récit macabre a été repris par des historiens de Montmartre, ou pseudo-historiens. Or, André Maillard a établi qu’un rapport rédigé à l’époque par l’adjoint au maire ne signale que deux personnes tuées ce jour-là par les Russes au sommet de la Butte. L’un est un soldat, un canonnier.
L’autre, Pierre-Charles Debray, a été tué dans sa maison, près du Moulin Vieux, de nuit, probablement par des pillards. Sa prétendue veuve aurait été bien incapable de l’enterrer, puisqu’elle était morte elle-même deux ans auparavant.
Aucun autre habitant de Montmartre ne fut signalé décédé ce 30 mars 1814.
Après la guerre de 1914-1918, le bal du Moulin de la Galette cessa son activité. Un Théâtre du Tertre le remplaça, il servait aussi à  ‘occasion pour des noces et banquets. Après la guerre de 39-45, il fut un éphémère studio de télévision. Un restaurant du Moulin de la Galette
fut construit rue Lepic, sous le Radet.
En 1977, le promoteur Henri Morvan racheta les terrains de la famille Debray et y construisit la résidence de standing qui s’y trouve aujourd’hui – mais conserva les deux moulins.

Texte de Noël Menier / 18éme du mois

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