La jeunesse et les débuts d’un chansonnier nommé Aristide Bruant

Voici une petite animation d’Aristide BRUANT, si vous aimez l’artiste rejoignez nous à la confrérie de Bruant ( https://www.facebook.com/confreriedebruant) qui propose d’associer culture et convivialité, pour mieux fêter le talent et la mémoire du plus grand chansonnier de tous les temps, artiste aux multiples talents, enfant de Courtenay !

( texte de 1930 sur Comoedia) – La biographie d’Aristide Buant revenait de droit à Mme Jeanne Landre, ( 1874-1936 ). Journaliste, critique et romancière française appelée la romancière de Montmartre et le disciple moderne d’un Mürger encore plus bohème que l’original qui connaît bien son Montmartre et ses Montmartrois, elle a donc documenté, écrit et publié cette histoire du curieux argotier.

Bruant naquit le 6 mai 1851 à Courtenay, dans le Loiret ; son grand-père, Edmé Bruant, avait servi au 3e grenadiers, son père. faisait valoir quelques biens, sa mère travaillait à l’aiguille. L’enfant prit des leçons-de latin avec le curé de Courtenay; ce dernier lui demandait, en revanche, de chanter aux offices. Mais le futur chansonnier dut quitter son Courtenay natal pour étudier au collège de Sens, les vieux Bruant ayant décidé de faire de leur fils un monsieur – il y fut un remarquable élève, et Mme Jeanne Landre produit même un document qui prouve son application: « 15 juillet 1862. Notes de l’élève Bruant: instruction religieuse: bien: Grec: très bien. Latin: assez bien. Musique vocale assez bien. Histoire,’géographie: bien. » Il y rimait aussi déjà quelques chansonnettes dont une, Les Bottes du Gendarme, nous est révélée :

Si l’on changeait sa chaussure.,,

Le gendarme, c’est certain,

Mourrait comme une bouture

Que l’on change de terrain.

C’est un curé sans calotte,

C’est un arbre, sans sa fleur,

Un gendarme sans Ses bottes

C’est un flacon sans odeur.

Ses parents sont venus s’installer à (Paris, place Dauphine ; ils ont éprouvé des revers, et Aristide quitte le lycée pour entrer en apprentissage chez un bijoutier de la rue Vieille-au-Temple, qui lui délivre, deux ans plus tard, le certificat suivant: « Je certifie que Bruant, Louis-Aristide, est entré chez moi comme apprenti bijoutier et qui la fini son temps. 

Bruant a atteint dix-neuf ans et vit avec son père et sa mère de la rude vie faubourienne: en cinq ans, On a changé huit ou dix fois de-domicile: place Dauphine, boulevard Richard Lenoir, cour de Ménilmontant, boulevard de Ménilmontant, rue Basfroi, rue Sedaine,. rue de Charonne, boulevard du Prince-Eugène, Charenton, rue de Montreuil. Comment voudriez vous que l’historiographe des « dos » et des « marmites » n’eût point connu pavé par pavé Ménilmuche et la Bastoche? Il y a vécu son adolescence.

Survient la guerre. Aristide s’enrôle à Courtenay dans une compagnie de francs-tireurs qui garde dans les bois environnants un silence prudent. Puis en 1871 il reprend son métier, travaille rue des Haudriettes, rue des Juifs, rue de Turenne, chez des bijoutiers qui se déclarent satisfaits de ses services, de son honneur et de sa probité ».

‘Après un court séjour à Saint Mandé, il habite maintenant boulevard de Mazas, un peu plus tard rue de Citeaux. Le 15 janvier 1875 à vingt-quatre ans ses parents l’ont pourvu d’un remplaçant au régiment, Bruant est admis en qualité d’expéditionnaire aux chemins de fer du Nord. Il gagne 116 fr. 66 par mois. En 1876, il « est augmenté de 100 francs; du coup, on loue un logement plus luxueux, cours de Vincennes.

Cependant, notre enfant du Loiret devenu parigot a fait moisson de termes argotiques. « II en émaille le monologues, les chansons que lui inspirent les circonstances, dit Mme Jeanne Landre ; il s’amuse à rimer, emprunte un air sur lequel il rythme des couplets, et une nuit, dans une guinguette. il s’est fait applaudir. »

Bruant a connu là un tonnelier nommé Sellier — il sera le ténor Sellier, qui le fait embaucher, c’est le mot, chez Robinson, près de la barrière du Trône; cachet : cinquante sous et un verre de vin.

Puis il passe au concert des Amandiers ; il paraît en scène vêtu d’un frac. Puis chez Darelli, à Nogent, comme comique à 200 francs par mois.

Enfin il auditionne à l’Epoque, où on l’engage ; offre sa démission à la Compagnie du Nord qui l’accepte.

Et le voilà lancé, lancé pour un premier lancement, car nous sommes loin encore du complet de velours, de la ceinture rouge et du feutre a larges ailes.

Aristide se présente au public en jaquette, et coiffé d’un chapeau haut

de forme, « un huit reflets d’un tel éclat que les alouettes s’y précipiteraient. »

Bruant, chanteur mondain. Qui l’eût cru?.

 

 

 

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