Villefranche-Saint-Phal – En venant de Montargis – Le Bouchon

Continuons notre petite balade dans le temps avec cette carte postale de Villefranche-Saint-Phal.

Le photographe et imprimeur de cartes postales Ismaël installé à Sens est venu en voiture et a tranquillement positionné le trépied de son appareil photo rue de Montargis pour immortaliser ces femmes et ces enfants de Villefranche.

En bas à droite, on peut lire « édition Beaufumé », ce nom était celui d’une des épiceries installées en ville à la belle époque. Il faut quand même rappeler que rien n’était plus facile que d’avoir son nom comme éditeur sur une carte postale. Le plus souvent, les intéressés demandaient (en payant) à un photographe imprimeur déjà établi de la région d’imprimer des clichés pour les vendre dans leur magasin, généralement à 10 centimes la carte.

Il ne serait pas étonnant qu’une de ces trois femmes assises et posant pour le photographe soit Madame Beaufumé l’épicière de Villefranche.

Sur cette carte postale, on peut voir aussi en arrière-plan à gauche accroché à la poterne du café restaurant « Au Grand Saint-Éloi » installé au 4 rue de Montargis, un fagot de branches suspendu paré de petits rubans rouge et bleu.

Ce branchage était appelé « le bouchon ». En quelques lignes en voici l’histoire. Dès le XIV siècle tout débiteur de boisson se devait de mettre à la façade de sa maison cette petite botte ou petite gerbe de branchage appelée à cette époque « bousche » afin d’être reconnaissable et reconnue comme débit de boissons. On peut dire que ce « bousche » ne serait donc que l’ancêtre de l’actuel droit de licence de nos débits de boissons instauré en 1816.

Mais à l’époque qui nous intéresse « vers 1900 » la pose de ce bouchon était dans de nombreux villages devenue une fête pour les nouveaux conscrits qui devaient brûler l’ancien bouchon pour suspendre un nouveau, en échange de quoi le patron de chaque débit de boissons se devait de l’arroser en payant une bouteille aux jeunes conscrits.
Dans certaines régions et surtout dans les grandes villes, quelques bouteilles vides étaient ensuite accrochées au « bouchon » pour prouver que le cafetier avait bien payé sa bouteille.

À bientôt avec d’autres cartes postales et des petites histoires de nos communes de Charny-Orée-de-Puisaye.

Pascal

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