Section Française de la Soladarité Internationale Antifasciste – Carte d’adhérent de 1938

Section Française de la Solidarité Internationale Antifasciste-Carte d'adhérent de 1938

Section Française de la Solidarité Internationale Antifasciste-Carte d’adhérent de 1938

Aujourd’hui pas vraiment une carte postale mais une carte d’un adhérent du Groupe de Suresnes pour la solidarité internationale Antifasciste et l’aide immédiate à l’Espagne. 

Section Française de la Soladarité Internationale Antifasciste-Carte d'adhérent de 1938verso

Toi, qui possède cette carte, et à qui nous faisons confiance, tu dois être un propagandiste ardent de l’antifascisme  Et en donner les preuves par une activité de tous les instants en faveur de la section française de la SOLIDARITÉ INTERNATIONALE ANTIFASCISTE. Le Comité de Patronage de la S.I.A. compte sur ton dévouement, camarade, et te crie : Aime l’Espagne Antifasciste et Aide-la Bien.

En juin 1937, Solidarité internationale antifasciste (SIA) voit le jour.

Solidarité internationale antifasciste
Conformément à la volonté de l’UA, la SIA accueille en son sein des militants issus de plusieurs tendances politiques : des anarchistes et des anarcho-syndicalistes (évidemment !), des trotskystes, des communistes antistaliniens (sans pour autant être des disciples de Trotsky), des syndicalistes révolutionnaires et des partisans de l’aile gauche de la SFIO. Cette stratégie, bien qu’éminemment critiquée par la FAF et la CGT-SR, est largement soutenue par la CNT et la FAI qui, en plus d’être partisanes de la constitution d’un large front antifasciste et antistalinien, en ont assez des critiques incessantes prononcées par la FAF et la CGT-SR à leur encontre .
La SIA s’impose rapidement dans le paysage politique français et, en 1938, elle compte plus de 45 000 adhérents répartis en 350 sections en France.
L’action de la SIA est semblable à celle du CASDLPE et du CEL : récolter des fonds (plus de 100 000 francs par mois selon Louis Lecoin) pour envoyer en Espagne des convois remplis de vêtements, de médicaments, de nourriture et, parfois, de munitions et d’armes. Dotée de moyens bien supérieurs à ceux du CEL, la SIA reprend et s’occupe aussi de l’orphelinat de Llansa.
Extrêmement active et prolifique en France, la SIA déploie aussi son activité en terre espagnole où elle ouvre et gère des hôpitaux, des centres de soins, des hébergements et des cantines pour répondre aux besoins des miliciens du front et des populations civiles de l’arrière.
Pour relayer ces activités et pour appeler aux dons et aux souscriptions, la SIA se dote d’un hebdomadaire, très originalement intitulé SIA.
Organisation internationale, la SIA ne tarde pas à s’implanter dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis sous l’impulsion du célèbre anarcho-syndicaliste Rudolf Rocker, et en Angleterre avec l’anarchiste Emma Goldman. D’autres branches apparaissent aussi, en 1937, en Afrique du Nord, en Suède et au Portugal. Mais c’est surtout en 1938 que l’organisation va solidement s’implanter à l’international en créant des sections en Chine, au Japon, en Uruguay, au Chili, au Mexique, en Argentine, en Australie, aux Pays-Bas, en Palestine et au Canada.
À partir de la fin du mois de janvier 1939, c’est la Retirada. Des centaines de milliers de civils, de miliciens et de militaires espagnols s’exilent en France pour fuir la victoire franquiste et sa terrible répression. La réponse du gouvernement français – qui se targue pourtant d’être un « pays d’asile », une « terre d’accueil » – est des plus austère : il envoie les femmes et les enfants dans des centres d’hébergement dans le centre de la France, et enferme les hommes dans des camps de concentration, principalement situés aux abords de la frontière et en Afrique du Nord.
Avec la fin de la guerre et l’ampleur de l’exode, la SIA réorganise sa solidarité. Comme pendant le conflit, elle organise des quêtes dans la rue, les usines, les rassemblements politiques et les réunions publiques. L’argent ainsi récolté est ensuite utilisé pour fournir des vêtements et de la nourriture aux camarades internés dans les camps.
Elle s’occupe aussi de recenser les militants pour reconstituer les familles brisées par les séparations faites par les autorités. Elle se charge également d’organiser la correspondance entre elles. Cette activité se révèle particulièrement importante et permet à des milliers d’exilés d’avoir des nouvelles de leurs proches, élément indispensable pour garder un minimum de moral.

Intégralité du texte sur : LE MONDE LIBERTAIRE

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